TABLE DES MATIÈRES

La gonarthrose

La gonarthrose est l’arthrose du genou. Elle correspond à une usure des surfaces articulaires fémoro-tibiales (interne et/ou externe et/ou fémoro-patellaire) avec au maximum disparition du cartilage.

L'étiologie

  • La surcharge pondérale ;
  • Une rupture ancienne du ligament croisé antérieur ;
  • Une ménisectomie ancienne ;
  • Un défaut d’axe du membre inférieur type génu-varum (responsable d’une artrose fémoro-tibiale interne) ou génu-valgum (responsable d’une arthrose fémoro-tibial externe) ;
  • une fracture articulaire ancienne (fracture des plateaux tibiaux…) ;
  • Parfois aucune cause évidente n’est retrouvée et l’on parle de gonarthrose essentielle ou primaire.

Les signes cliniques

Ce sont des gonalgies évoluant depuis de nombreuses années, s’aggravant progressivement, avec raideur, boiterie, baisse progressive du périmetre de marche et parfois épisodes d’hydarthroses.

Le bilan complémentaire

Il repose essentiellement sur la radiologie (face, profil, défilé, shuss et gonométrie – radio de toute la jambe).

On peut parfois s’aider d’une IRM ou d’un arthro-scanner.

Le traitement

Il dépend du stade évolutif, de l’âge du patient et de la cause de l’arthrose.

Il est toujours dans un 1e temps médical avec antalgique, anti-inflammatoire, rééducation, cure thermale, semelles, infiltrations de corticoïde ou d’acide hyaluronique (visco-supplémentation).

En cas d’échec, on peut proposer un traitement chirurgical : 

  • Ostéotomie pour réaxer la jambe et baisser les contraintes cartilagineuses ;
  • ou Prothèse de genou qui peut être totale (PTG) ou unicompartimentale (PUC) interne ou externe.

Les prothèses de genou

La prothèse de genou (PTG) est plus récente par rapport à la prothèse de hanche (PTH). Mais elle fait actuellement d’énormes progrès pour devenir une intervention fiable avec un succès quasi équivalent à celui de la PTH.

Il s’agit d’une intervention chirurgicale ou les surfaces articulaires usées du fémur et du tibia sont remplacées par des implants métalliques, avec un plastique (Poly-éthylène – PE) entre les 2. La rotule est en général remplacée elle-aussi par un implant en PE.

Les prothèses donnent en général des genoux indolores avec une mobilité de 110° à 120°, permettant une activité quotidienne normale. Parfois, sans que l’on puisse l’expliquer, il faut plusieurs mois pour obtenir l’indolence !

Il existe des nombreux types d’implants: prothèses totales (semi contraintes ou à charnières) ou prothèses uni-compartimentales internes ou externes, et l’on adapte le type de prothèse au patient.

Les implants peuvent être cimentés ou non, à plateaux mobiles ou non, avec ou non un implant rotulien.

La prothèse totale de genou : PTG

La PTG remplace les 3 surfaces articulaires fémoro-tibiales interne et externe, et fémoro-patellaire (la rotule).

Elle est indiquée chez le patient de + 60/65 ans, en cas d’atteinte bi ou tri-compartimentale, en cas d’atteinte uni-compartimentale (mais avec des contre-indications à la prothèse uni-compartimentale PUC), en cas de rhumatisme inflamatoire (polyarthrite rhumatoïde…), ou en cas d’échec d’une OTV ou de PUC.

La prothèse uni-compartimentage : PUC

Elle est destinée à remplacer un seul compartiment usé (interne le plus souvent, ou externe)

Elle est indiquée chez un patient de + de 60/65 ans, plutôt sédentaire, sans surcharge pondérale, avec un ligament croisé antérieur intact et une déviation angulaire frontale (gonométrie) inférieure à 15°.

Quand opérer ?

Quand le patient souffre, avec difficultés à la marche et à la montée ou descente des escaliers, et APRÈS échec d’un traitement médical bien conduit.

À noter qu’une infiltration repousse de quelques mois la réalisation d’une prothèse (risque septique). 

L'anesthèsie

Elle peut être générale, ou alors loco-régionale type rachianesthésie (anesthésie des membres inférieurs seulement). 

Nouveauté : nous utilisons maintenant une nouvelle technique pour diminuer les douleurs post-opératoires: l’Infiltration Péri-Articulaire (IPA) : le chirurgien injecte en fin d’intervention des produits antalgiques tout autour de la prothèse. Le but est de diminuer les douleurs post-opératoires afin faciliter la reprise de l’autonomie du patient : avec ce protocole, le patient est levé le jour même et les premiers pas sont possibles. Ce procédé permet par ailleurs de diminuer les doses d’antalgiques (per-os ou IV) avec donc moins d’effets secondaires.

Le post-opératoire

  • Game Ready: Attelle compressive avec cryothérapie afin d’éviter la souffrance post-opératoire, pendant 24 à 48 h.
  • Ablation des agrafes à J+15.
  • On ne pose plus de Redon

Le kinésithérapeute vous lève en appui complet le jour même (protocole IPA, ou RRAC : Récupération Rapide Après Chirurgie) avec entretien de la mobilité de votre genou manuellement (et parfois à l’aide d’une machine Kinétec). 

Traitement antalgique et anti-inflammatoire quelques jours. 

Traitement anti-coagulant pour 15 à 35 jours: par voie injectable (Lovenox) ou per-os (Eliquis). 

Les suites d’une PUC sont généralement plus rapides que pour une PTG.

Votre sortie est possible à partir du 3e jour. Pour une prothèse du genou, un centre de rééducation est parfois envisagé, mais nullement indispensable.

Vous gardez les cannes 3 semaines, la conduite automobile est alors possible.

Les consignes post-opératoires sont rappelées dans le livret qui vous est remis durant votre hospitalisation.

Le long terme

La durée de vie de la prothèse est de 10-20 ans. La survie à 10 ans est de plus de 90% pour une PTG, un peu moins pour une PUC.

En cas de problème mécanique (usure, descellement, douleur…), un changement de prothèse est possible.

Une activité physique modérée est souhaitable (marche, vélo, natation, golf…). Les sports violents sont interdits (tennis…). Le ski “tranquille” est possible en cas de bon niveau antérieur.

Un suivi clinique et radiologique régulier est nécessaire tous les 2 ans environ.

Signaler à votre médecin tout syndrome infectieux (dentaire, ORL, cutané, urinaire…), afin d’éviter une infection de votre prothèse.